• Marco Polo

    Marco Polo

    (Etats-Unis, 2014-2016,  2 saisons, 20 épisodes de 40 à Marco Polo60')

    Création/réalisation : John Fusco

    Production : John Fusco, Joachim Rønning, Espen Sandberg, Daniel Minahan, Harvey Weinstein, Bob Weinstein

    Musique : Thème du générique de début : Daniele Luppi,  Superviseur musical : Jim Black, Musique additionnelle (notamment générique de fin) : Altan Urag

    Diffusion : Netflix

     Avec : Lorenzo Richelmy (VF : Maxime Donnay) : Marco Polo, Benedict Wong (VF : Robert Guilmard) : Kubilai Khan, Joan Chen (VF : Monia Douieb) : Impératrice Chabi, femme du Khan, Remy Hii (en) (VF : Nicolas Mathys) : Prince Jingim, héritier du Khan, Zhu Zhu (VF : Sophie Landresse) : Kokachin, la princesse bleue (saisons 1 et 2), Mahesh Jadu (VF : Michelangelo Marchese) : Ahmad, ministre des Finances du Khan (saisons 1 et 2), Uli Latukefu (en) (VF : Arnaud Crèvecœur) : Byamba, bâtard du Khan, Olivia Cheng (en) (VF : Myriem Akheddiou) : Mei Lin, concubine de l'Empereur Song Lizong, Tom Wu (en) (VF : Patrick Brull) : Cent yeux, moine taoïste, Claudia Kim (VF : Valérie Muzzi) : Khutulun, fille de Qaïdu (récurrente saison 1, principale saison 2) Rick Yune (VF : Erwin Grunspan) : Qaïdu, chef de la maison d'Ögödei, cousin du Khan (saisons 1 et 2), Chin Han (VF : Vincent Dussaiwaer) : Jia Sidao, chancelier des Empereurs Song Lizong et Duzong, et frère de Mei Lin (principale saison 1, invité saison 2), Amr Waked (VF : Mathieu Moreau) : Youssouf, vice-régent du Khan (saison 1), Pierfrancesco Favino (VF : Jean-Marc Delhausse) : Niccolò Polo, père de Marco, Leonard Wu (VF : Brieuc Lemaire) : Orus, fils de Qaïdu (saison 2), Ron Yuan (VF : Laurent Bonnet) : Nayan, prince chrétien mongol, oncle du Khan (saison 2), Jacqueline Chan (VF : Rosalia Cuevas) : Shabkana, mère de Qaïdu, Michelle Yeoh (VF : Colette Sodoyez) : Lotus Chris Pang (VF : Jean-Michel Vovk) : Arban, Gabriel Byrne : Grégoire X

     

    Synopsis  

    Marco Polo

     Marco Polo est amené par son père à la cour du grand Kubilai Khan qui a déjà conquis de nombreux pays d'Orient et l'ensemble de la Chine à l'exception du Sud, toujours dirigé par la dynastie Song. Marco pénètre alors dans un univers où dominent cupidité, trahison, intrigues sexuelles et rivalités, et doit faire preuve d'ingéniosité pour gagner la confiance du Khan et l'accompagner dans sa quête féroce pour régner sur le Sud de la Chine. Il apprend le Kung-fu auprès d'un maître des Monts Wudang.

    Dans la presse et au fil des blogs...

    Marco Polo a été accueilli par des critiques mitigées à négatives. Sur Rotten Tomatoes la série porte une note, basée sur 27 critiques, de 30%, avec une note moyenne de 4,7/10. Le consensus critique du site écrit, « all-around disappointment, Marco Polo is less entertaining than a round of the game that shares its name » (traduction : « Déception générale, Marco Polo est moins amusant qu'une partie du jeu qui porte le même nom (en) ». Sur Metacritic, l'émission à un score de 40 sur 100, également basé sur 21 articles de critiques, indiquant « critiques mitigées ».

    Dans sa critique pour Entertainment Weekly, Jeff Jensen donne à la première saison une note B− mais note que « Vers le milieu du second épisode toutefois, Marco Polo devient de façon surprenante, regardable. La réalisation s'enhardit ». Dans le magazine People, Tom Gliatto fait l'éloge de la série, la qualifiant d'« épopée à l'ancienne, sympa, avec des corps qui valsent ». Le critique Robert Bianco, d’USA Today, donne à la série 112 étoile sur 4, notant : « Manifestement, Netflix espère que vous verrez là un film de prestige à gros budget, dans le style des épopées fantastiques de HBO, mais en réalité, Marco (Polo) est bien plus proche d'une de ces aventures ringardes à destination d'un ensemble de diffuseurs internationaux »).

     Inexactitudes et entorses à la réalité historique

    Si la série s'inspire de l'histoire de Marco Polo (1254-1324) – le Vénitien est resté à la cour du Khagan de 1274 (à l'âge de 20 ans) à 1291 (à l'âge de 37 ans) environ (voir article Marco Polo) –, elle comporte toutefois nombre d'inexactitudes et de libertés prises avec la réalité historique. Divers auteurs en font état.

    Pour l'historien mongol, Batsukh Otgonsereenen, spécialiste de Kubilai Khan, « From a historical standpoint 20 percent of the film was actual history and 80 percent fiction. » (traduction : D'un point de vue historique, 20 % du film est de la vraie histoire et 80 % est de la fiction). Ainsi, l'épisode ou Kubilai tue son frère Ariq Boqa sur le champ de bataille, sous les yeux des soldats, est totalement inventé. Dans la série, la dynastie rivale des Song envoie à Kubilai une concubine chargée de tuer la reine. Or, selon Otgonsereenen, les Khans mongols n'épousaient ni ne prenaient jamais de concubines qui ne leur soient pas familières.

    Dans Télérama, Pierre Langlais note que certains éléments de la biographie du Vénitien sont changés pour servir la narration, en particulier sa rencontre avec la princesse Cocachin, qui n'a lieu que des années plus tard.

    Dans son livre, Marco Polo, qui est avare de ses pensées et sentiments en ce qui concerne les merveilles qu'il rencontre, ne dit rien sur d'éventuelles liaisons amoureuses : son histoire d'amour avec la princesse Cocachin dans la série est donc purement imaginaire et l'œuvre des scénaristes.

    De même, le Marco Polo de Netflix apprend les arts martiaux, alors que rien dans la biographie du personnage historique n'indique qu'il les ait appris.

    (source Wikipedia)


     

     Lancée vendredi 12 décembre 2014 par Netflix, la série historico-romanesque qui lorgne vers l'Asie, se veut universelle.

    Rien ne dit que cela durera mais, pour l'instant, Netflix parvient à faire de la sortie de chacune de ses nouvelles séries un événement. Le succès de House of cards et la cote de Orange is the new black ont éclipsé la plus dispensable Hemlock Grove et la sympathique, mais discrète, LilyhammerMarco Polo, sa première création originale depuis l'installation du site de VOD en France, était très attendue. Elle est en ligne depuis le vendredi 12 décembre 2014.

    Lourdement financée (90 millions de dollars), la première saison de dix épisodes a été annoncée comme le « Game of thrones de Netflix ». Un peu vite. Certes, il y est bien question de combats pour un empire, de vastes paysages et de héros couverts d'imposantes armures. Certes, il y a des scènes de sexe et de la violence. Mais la comparaison s'arrête là.

     

    « Notre histoire n'emprunte aucun élément au fantastique, et n'a pas la même structure que Game of thrones », explique la Chinoise Zhu Zhu, qui interprète la princesse Cocachin dans la série. Marco Polo est en effet une fresque historique aux forts accents romanesques, qui suit non pas les voyages du célèbre marchand vénitien, mais ses années à la cour du Kubilai Khan, le grand Khan de Mongolie qui, au XIIIe siècle, fonda l'empire Yuan.

    Projet intime

    Pour son créateur, John Fusco (scénariste de Hidalgo, avec Viggo Mortensen, et engagé sur la suite de Tigre et Dragon en projet pour Netflix), fils d'immigré italien, passionné de culture orientale, Marco Polo est un projet intime. « Gamin, j'ai lu ses mémoires. J'en ai gardé le souvenir d'un livre d'aventures excitant, trépidant, bien loin de ce que l'on nous enseigne à l'école. Trop souvent, on ne voit en lui que le type qui a rapporté les pâtes et le vers à soie de Chine, s'agace-t-il. Or, les récits de Marco Polo contiennent une bonne part de légende. Il est difficile de faire la part des choses entre ce qu'il a réellement vécu et ce qu'ont pu vivre les personnalités qu'il a rencontrées. La série Marco Polo est donc un mélange d'Histoire et de fiction, qui s'inspire de la phrase qu'il aurait prononcée sur son lit de mort : "Je n'ai raconté que la moitié de ce que j'ai vu." C'est l'autre moitié que nous avons mise en scène, en la romançant. »

     

     

     

    Produite par Harvey Weinstein, déjà derrière Kill Bill (et qui doit prochainement produire Tigre et Dragon 2), Marco Polo semble donc tenir autant d'une Asie fantasmée que d'un regard documenté sur l'Histoire. On s'amuse volontiers de certains de ses personnages – notamment un maître kung-fu aveugle –, mais Fusco, comme ses comédiens, jure que tout ce qui peut sembler grotesque est bien souvent on ne peut plus réaliste.

    « Jia Sidao était bel et bien un spécialiste des criquets, il a même publié un des premiers ouvrages de référence sur la question », explique l'interprète du Premier ministre de la dynastie Song, le Singapourien Chin Han. La plupart des personnages de la série, du Kubilai Khan à Cocachin, ont bien existé.

    “Marco Polo n'était pas un simple marchand, c'était un explorateur.” Lorenzo Richelmy, comédien

    L'originalité de Marco Polo, tient à son regard tourné vers l'Est, à sa tentative de nous intéresser à une culture plutôt rare à la télévision. « C'est une grosse production américaine… sans acteurs américains », s'amuse l'interprète du marchand vénitien, Lorenzo Richelmy. « Marco Polo a été le premier pont entre l'Est et l'Ouest, martèle John Fusco. Nous voulons, à travers ses yeux, raconter la politique, les intrigues de cour, la culture de la Mongolie et de la Chine du XIIIe siècle, et faire à notre façon ce voyage de l'Ouest vers l'Est. »

    « Marco Polo n'était pas un simple marchand, c'était un explorateur, qui a fait comprendre à l'Europe qu'il y avait un homme, à l'Est, plus puissant que le pape, une civilisation entière avec des traditions et des dieux différents », poursuit Lorenzo Richelmy.

     

     

     

    Netflix, qui cherche à développer son activité à travers le monde, et à convaincre de plus en plus de pays d'ouvrir leurs portes, tient là une série symbolique de ses ambitions. A en croire ses comédiens, on y chante l'ouverture, la curiosité et le partage. « A une époque où on ne cesse de nous dire que nous nous ressemblons tous, Marco Polo insiste sur nos différences, sur la beauté de la diversité,s'enthousiasme Lorenzo Richelmy. Si vous peinez à vous identifier aux personnages asiatiques, c'est une bonne chose ! Il faut découvrir l'autre. Marco Polo n'est pas le héros, il est le témoin d'une histoire ».

    Une histoire sino-mongole, tournée au Kazakhstan et en Malaisie avec 99% d'acteurs asiatiques (parfois de nationalité britannique). De là à se demander si le tout-puissant site de VOD n'a pas une petite idée derrière la tête, et ne compte pas en profiter pour imposer sa marque en Asie – ce que vient de faire HBO avec le site de streaming chinois Tencent – il n'y a qu'un pas…

    Que refuse de franchir l'équipe de Marco Polo« Je pense que la série séduira bien au-delà de l'Asie, analyse Chin Han, parce que Marco Polo est une sorte de western. L'Ouest sauvage américain a été fondé dans un esprit de découverte, d'exploration, qui est celui de Marco Polo. J'aime appeler le monde dans lequel il arrive le "wild wild East". »

    “Marco Polo n'est pas conçue pour plaire à l'Amérique.” Zhu Zhu

    « Marco Polo s'inspire du wu xia pian (la fiction de sabres chinoise), un genre populaire en Asie, mais tellement familier que ce sont les occidentaux qui en sont curieux ! explique Zhu Zhu. House of Cards n'a pas été conçue pour plaire à l'Asie.Marco Polo n'est pas conçue pour plaire à l'Amérique. Ça ne veut pas dire pour autant qu'elle n'y marchera pas. La série se veut internationale, ouverte, un témoignage sur un monde ancien et méconnu. La cour de Kublai Khan était elle-même très internationale, il y avait des Perses, des Mongols, des Chinois, des gens de toute la route de la soie. »

    Avec son histoire originale, son casting « sans Américains » (à l'exception de Rick Yune, Américain d'origine coréenne), ses paysages sublimes, ses riches décors et ses costumes somptueux, Marco Polo mérite certainement que l'on y jette un œil – surtout les amateurs de fresques historiques romancées. Malheureusement longuette et pas toujours très adroite, la série a été fraîchement accueillie par la critique américaine, qui lui reproche son manque de rythme et la lourdeur de son écriture. Voyez notre critique des premiers épisodes.

    source : Pierre Langlais (Télérama)


    Ne pas juger une série à son synopsis

    Avis sur Marco Polo, la collision des mondes

    J'ai commencé à regarder Marco Polo juste parce que je m'ennuyais et que c'est un peu le désert au niveau des séries en ce moment. J'ai beaucoup hésité, en voyant le synopsis: encore un massacre de l'histoire, pour y caser du kung fu et des scènes de c**. (je n'ai rien de spécial ni contre l'un ni contre l'autre, mais je n'aime pas les recettes faciles, pour ce genre de série il y a déjà Rome, Vikings, GoT, etc...).
    Les 2 épisodes pilotes sont dans la lignée de ce que je m'attendais à voir: hémoglobine, sexe, un chouilla de kung fu. Je suppose que c'était pour appâter le grand public.
    Mais cette série s'avère sur la longueur en fait très intelligente. Je vais diviser ma critique en sous parties:
    _ Des acteurs formidables, tous sans exception, même les plus secondaires. Marco peut énerver au début mais très vite on sent que l'acteur est plus à l'aise et donne de la profondeur au personnage. Une des rares séries où on aime le héros. Les femmes, Kubilai, Jia Sidaho, tous jouent selon moi à la perfection. Spéciale dédicace à ces deux derniers, car bien qu'ils fassent des choses terribles, impossible de les détester, chacun garde sa part d'humanité qui nous parle. Enfin, je suis tombé amoureux de Kokatchin.
    _Une vérité historique respectée (presque) à la lettre. Non, ils n'ont pas fait de Marco polo un apprenti ninja, contrairement à ce que laisse présager le résumé. L'ambiance de l'époque est bien restituée, on s'y croirait. Le principal piège, à savoir présenter les Mongols comme des 'gros-barbares-assoiffés-de-sang' a été évitée: en effet quiconque connait un peu leur histoire sait que l'empire mongol (particulièrement sous Kubilai) était très ouvert et évolué culturellment, scientifiquement, religieusement, etc... La diversité culturelle est aussi bien représentée.
    _Les dialogues sont très bien léchés, je me suis fait à plusieurs reprises la réflexion que certaines répliques auraient tout à fait pu être écrites dans les grandes tragédies de Corneille, Racine ou Shakespeare.
    _L'histoire, un peu poussive au début, prend au fur et à mesure de la force, de la profondeur et termine en apothéose avec des situations, encore une fois, qui auraient été du goût d'un shakespeare ou un Corneille.

    Je crois que c'est tout, J'ai enlevé un point pour les épisodes pilotes et la campagne de présentation qui donne une tout autre image de la série, pour des raisons commerciales. Le reste s'approche pour moi de la meilleure surprise de l'année, au même niveau que Vikings ou même GoT.

    source : senscritique.com


    Marco Polo, John Fusco (Netflix)

    Netflix n’a pas eu besoin de beaucoup de temps pour se faire un nom dans l’univers de séries. House of Cards et Orange is the New Black : deux noms qui ont suffi à faire du service de streaming vidéo par abonnement un acteur qui compte dans ce secteur. Autant dire que l’annonce de nouvelles séries commandées par Netflix est désormais surveillée de près et que l’on attendait avec impatience leur nouvelle production. Passant de la politique contemporaine et des prisons pour femme à une série historique, Marco Polo était un projet pour le moins intriguant. Filmé en partie au Kazakhstan, le projet était en outre ambitieux et on en attendait beaucoup… mais le résultat est un petit peu décevant. Certes, la qualité technique est au rendez-vous, mais la série créée par John Fusco peine à passionner, du moins pendant sa première saison. Tout sonne un petit faux dans cette Asie médiévale où tout le monde parle parfaitement anglais et on ne se passionne pas vraiment pour les personnages. Marco Polo se regarde sans déplaisir, sans passion non plus.

    Comme on pouvait le deviner, Marco Polo raconte la vie du célèbre marchand et explorateur du même nom, ou du moins s’en inspire comme point de départ. On sait que le vrai Marco Polo a accompagné son père et son oncle lors d’un voyage sur la route de la soie, on sait aussi qu’il a été reçu à Cambaluc, la cour mongole de l’empereur Kubilai Khan, petit-fils du fameux Gengis Khan. Son histoire devient ensuite beaucoup plus floue, mais on sait qu’il se retrouve au service de l’empereur. John Fusco a profité des trous dans la biographie officielle de Marco Polo pour imaginer son histoire. La première saison de Marco Polo imagine ainsi pourquoi ce Vénitien parmi d’autres est entré au service de l’empereur mongol du moment et même si ce n’est pas la réalité historique, le scénario envisage une hypothèse crédible. Pour faire simple, le personnage est abandonné par son père et son oncle, en guise de monnaie d’échange : à cette condition, ils peuvent repartir vers l’Occident et revenir avec des prêtres, puisque Kubilai s’intéressait à toutes les religions et souhaitait avoir des représentants catholiques à sa cour. Une idée plutôt bonne, qui fait du personnage principal de la série d’abord un prisonnier de l’empereur, puis un conseiller, un confident et même un ami. Marco Polo filme la progression du personnage, qui veut d’abord fuir, avant de tomber sous le charme de Cambulac et surtout du khan qui, sous des dehors très bourrus, est en fait un homme intelligent et ouvert. Au passage, on découvre aussi de nombreux autres personnages secondaires, en particulier les proches de l’empereur, sa femme, son fils, et puis tous ses conseillers. Bientôt, c’est toute la cour du khan qui occupe la série.

    La première saison se déroule de l’arrivée de Marco Polo au siège de Xiangyang qui voit aussi la fin de la dynastie des Song et la prise de pouvoir des Mongols sur la Chine. Historiquement, cela correspond à quelques mois de l’années 1273, bien assez pour occuper dix épisodes. D’autant que la série ne manque pas de sujets d’occupation : la captivité, puis la relation de plus en plus privilégiée de Marco Polo avec Kubilai Khan ne s’est pas faite en un jour, et elle est semée d’embuches. Il y a beaucoup de suspicions du côté des Mongols naturellement et puis des tensions qui montent parmi les proches de l’empereur quand cet occidental, qu’ils appellent tous avec dédain « le Latin », devient plus influent dans la cour. Entre histoires personnelles, luttes en interne pour le pouvoir et la guerre menée contre les Chinois et le cruel Jia Sidao qui dirige les Song, il y avait indéniablement de quoi remplir une série. Malheureusement, John Fusco ne parvient pas à vraiment passionner avec toutes ces histoires. Après l’extraordinaire complexité de House of Cards, notamment sur le plan politique, on attendait une intrigue au moins aussi travaillée et complexe… il n’en est rien. Sur ce point, Marco Polo est au contraire même presque grossier, avec des ficelles énormes qui nuisent à la crédibilité de l’ensemble. D’ailleurs, c’est bien ce point qui pose surtout problème : on ne croit pas vraiment à ces personnages, la faute sans doute à des acteurs pas toujours bons. Benedict Wong, dans le rôle de Kubilai Khan, est très bien, mais on n’en dira pas autant du rôle titre. Lorenzo Richelmy est assez transparent et il ne convainc jamais en Marco Polo et ce n’est pas le léger accent de cet acteur italien qui aide la série. On voit bien l’idée des producteurs, le personnage étant censé venir d’Italie, autant qu’il ait un accent. Sauf que tout le monde parle un anglais impeccable, dans un contexte linguistique qui devrait être beaucoup plus riche. Marco Polo aurait été peut-être moins accessible, mais jouer sur les langues et les problèmes de compréhension lui aurait ajouté non seulement de la crédibilité, mais aussi de la richesse.

    Marco Polo était une série extrêmement prometteuse, non seulement parce que les séries historiques avec un budget suffisamment confortable pour de grandes reconstitutions sont rares, mais aussi parce que l’on savait que Netflix pouvait signer d’excellentes séries. Las, le résultat est loin de nos attentes : irréprochable sur le plan technique, la série souffre de ne pas avoir de personnages ou d’intrigue suffisamment bien écrits. On a du mal à se passionner pour ces hommes et femmes qui sonnent faux et l’intrigue politique qui devrait être au cœur du scénario est bien trop grossière pour intéresser. Les dix épisodes de la première saison se regardent assez bien, mais on est vraiment loin de la grande série. Est-ce que Marco Polo pourra se rattraper avec les saisons suivantes ? Peut-être, mais les scénaristes ont du pain sur la planche…


    Marco Polo, saison 2

    (13 juillet 2016)

    La première saison promettait beaucoup, mais ne parvenait pas à passionner, la faute essentiellement à des personnages qui manquaient d’épaisseur et à une intrigue un petit peu grossière. La suite redresse fort heureusement le tir : avec dix épisodes supplémentaires, Marco Polo accorde plus de temps à ses personnages, on les découvre mieux et ils gagnent en intérêt et en crédibilité. Ils parlent tous dans un anglais parfait, certes, mais c’est quelque chose que Netflix ne pourra (et ne voudra) pas corriger. Si l’on accepte cela, il faut reconnaître que John Fusco a fait un bon travail. Son héros est bien plus riche et intéressant, avec un panel d’émotions plus large qu’auparavant. De nombreux personnages secondaires prennent de l’importance et on suit avec nettement plus d’intérêt les intrigues personnelles. Mais ce n’est pas tout : l’intrigue centrale, autour de la politique du khan, est bien plus intéressante elle aussi. Pour cette suite, Marco Polo met en danger le pouvoir de Kubilai alors même qu’il vient de conquérir toute la Chine. Certains Mongols l’accusent toutefois d’avoir perdu leurs coutumes et d’être trop proche des étrangers, tandis que la Papauté considère l’existence même de cet immense empire comme une menace pour sa survie et prend les devants pour l’attaquer.

    Au total, Marco Polo gagne en intérêt tout en maintenant un niveau technique excellent. Il y a quelques plans numériques un petit peu ratés, mais dans l’ensemble, c’est une réussite, avec des combats extrêmement bien chorégraphies, des batailles impressionnantes et des décors réalistes. Un écrin convaincant pour les intrigues de cour, les trahisons et les histoires d’amour. John Fusco ne propose rien de fondamentalement original, mais sa série gagne en assurance en même temps que ses interprètes. Résultat, on a maintenant hâte de voir la suite !

    source : blog voiretemanger.fr

     

    La série présente ce personnage que tout le monde connaît en Europe sans pouvoir décrire avec précision le voyage de Marco Polo en Chine, et encore moins le conflit qui opposait alors les Mongols et les Chinois au XIIIe siècle. Si quelques épisodes sont un peu longs, et si les scénaristes ont pris des libertés avec certains détails historiques, la série n'en reste pas moins intéressante et instructive. Le spectateur a tout loisir de se documenter sur cette épopée à partir du visionnage de celle-ci.

     Vu en juillet-août 2019 (Netflix)

     

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