• Le silence des mots

     

    Le silence des mots
    Le silence des mots

    Documentaire (France), 60 min, 2021

    Réalisation : Gaël Faye, Mickaël Szantke

    Scénario : Sebastian Schipper, Oliver Ziegenbalg

    image : Sébastien Daguerressar

    Montage : Alexandra Kogan

    Production : Babel Doc

    Co-production : Arte GEIE avec le soutien de la Fondation pour la mémoire de la Shoa  et du CNC, de la PROCIREP et de l'Angoa, IYUGI

     

     

    Synopsis 

    Elles ont témoigné auprès de la justice française à Kigali et à Paris. C’était en 2004 puis en 2012. Depuis, l’instruction, qui a été confiée au pôle « Génocide et crimes contre l’humanité » du Tribunal de Grande Instance de Paris, n’a pas avancé. Concessa, Jeanne et Prisca affirment avoir été violées par des militaires français de l’opération Turquoise pendant le génocide perpétré contre les Tutsi en 1994. Aujourd’hui, chacune poursuit sa vie et compose avec ce passé. Elles parlent pour toutes les femmes victimes de la barbarie des hommes lors de ce génocide. Elles sont comme un symbole, celui de la lutte contre l’oubli.Le silence des mots

    Dans la presse et au fil des blogs...

    Le film est consacré à trois femmes rwandaises rescapées du génocide des Tutsi, Concessa Musabyimana, Jeanne Murekatete et Prisca Mushimiyimana. En 1994, après avoir réchappé aux massacres commis par les hutus, perdant pour certaines une grande partie de leur famille et de leurs amis, elles sont arrivées dans des camps de réfugiés, ceux de Nyarushishi et Murambi, tenus par les militaires français de l'opération Turquoise. Concessa, Jeanne et Prisca ont toutes les trois porté plainte en 2009 contre des militaires français pour des accusations de viols, des plaintes examinées au pôle génocide et crimes contre l’humanité du TGI de Paris qui n’ont à ce jour pas abouti.

    Dans la première moitié du film, les récits entrelacés de ces femmes permettent de comprendre la mécanique génocidaire (les élèves que l'instituteur sépare en classe entre hutu et tutsi, les maisons tutsi que l'on marque pour les identifier, les listes dressées qui permettent aux bourreaux de rechercher leurs victimes...) qui a conduit aux massacres de plus de 800 000 Tutsi en trois mois. Dans un second temps, le film les accompagne sur les lieux où elles accusent les militaires de les avoir violées.

    "Ce film n’est pas une enquête, mais une réflexion sur l’indicible et le pouvoir des mots, sur le poids du silence" disent les auteurs. De fait, c'est la parole de ces femmes qui est ici mise en valeur, que ce soit dans le récit du génocide des Tutsi par leurs voisins ou dans celui des viols subis dans les camps.

    Les textes poétiques de Gaël Faye accompagnent le chemin de ces trois femmes car "s’il est impossible de raconter, il faut malgré tout avoir le courage de dire".


    LES MOTS DE GAËL FAYE
    « L’histoire d’un génocide ne finit jamais de s’écrire, et les témoins qui ont réchappé au désastre se risquent parfois à nous raconter des histoires dont il ne reste que des ruines, des récits dont les mots sont des silences. » Gaël Faye (prix du Roman des étudiants France Culture-­Télérama, en 2016, pour Petit Paysa décidé de porter les siens tout au long du film. Des textes chocs, accusateurs parfois. « Ce qui est arrivé au Rwanda est, que cela vous plaise ou non, un moment de l’histoire de France », assène-t-il en introduction, citant l’écrivain Boubacar Boris Diop (Murambi, le livre des ossements). « C’est une manière de prendre le spectateur français par la main et de lui dire : « Accompagnez-nous même si ça ne va pas vous plaire, mais ça vous concerne » », explique le Franco-Rwandais, membre depuis plus de quinze ans du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), qui se bat pour briser tous les tabous, accompagner en justice les victimes tutsi et traquer les génocidaires.
    « Il y a le réflexe de fermer les yeux et les oreilles sur le sujet. Je l’ai souvent ressenti en arrivant en France, en racontant ma petite histoire personnelle », témoigne l’auteur de Petit Pays. Une implication totale qui le pousse à s’investir dans l’insupportable histoire de ces femmes violées par des militaires français. Et son arme reste l’écriture : « Bâillonnez les poèmes. On n’écrit pas : la mort affreuse, la violence inouïe, la spirale du feu, le déluge d’acier, les vents mauvais, les canines allumées du diable et les ricanements de Dieu. »

    Vu en avril 2022 (Arte TV)

     

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