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Médecin de nuit
Film, drame (France), 82 min, 2020
Réalisateur : Élie Wajeman
Scénario : Élie Wajeman et Agnès Feuvre
Musique : Evgueni Galperine et Sacha Galperine
Décors : Astrid Tonnellier
Costumes : Virginie Montel
Photographie : David Chizallet
Son : Mathieu Leroy
Montage : Benjamin Weill et Béatrice Herminie
Production : Georges Bermann
Sociétés de production : Partizan Films ; Domino Films (coproduction) Sociétés de distribution : Diaphana Distribution ; Athena Films (Belgique), Frenetic Films (Suisse romande)Avec : Vincent Macaigne (Mickael Kourtchine), Sara Giraudeau (Sofia), Pio Marmaï (Dimitri), Sarah Le (Sacha Kourtchine), Florence Janas (Anna), Lou Lampros (Nadège), Ernt Uhmauer (Badri), Thibault Fraisse (Lionel), Jacques Sylvain (Casquette), Jehanne (Anouk Kourtchine), Pauline Vidal (Rachel Kourtchine), Sékouba Doucouré (Sam)
Synopsis
Mikaël, médecin de nuit, exerce dans les quartiers les plus difficiles de Paris, notamment auprès des toxicomanes. Il prétexte parfois des interventions afin de rejoindre sa maîtresse. Son épouse commence à poser des questions. Constamment au contact d'un monde interlope, le médecin se laisse un soir embrigader par son cousin et se met à rédiger de fausses ordonnances de Subutex. Le trafic est lucratif, jusqu'à ce que les autorités commencent à se poser des questions sur son taux anormalement élevé de prescriptions pour ce produit. Mikaël veut tout arrêter. Mais le peut-il ?
Dans la presse et au fil des blogs...
Il parcourt Paris au volant de sa Volvo break, engoncé dans une veste en cuir noir et coincé dans un trafic de Subutex qui le dépasse. Mickaël est médecin de nuit. Un métier, un sacerdoce, une malédiction. Plus proche d’Eschyle que d’Hippocrate…
Le troisième film d’Élie Wajeman (Alyah, Les Anarchistes) a des allures de tragédie grecque, avec son héros qui court à sa perte, toujours sur la corde raide, entre le bien et le mal, entre ses patients toxicomanes et les combines de son cousin pharmacien, entre sa femme et sa maîtresse, qui se trouve être aussi celle du cousin corrompu. Le temps d’une nuit très agitée, ramassée dans un film noir de quatre-vingts minutes, Mickaël va devoir se racheter une conscience. Dans la peau du toubib en perdition, Vincent Macaigne en impose. Le corps massif, mais plus athlétique qu’à l’accoutumée, il traverse le film en apnée, distribuant les ordonnances, les baffes et les étreintes. Loin des rôles de trentenaires déboussolés par leurs sentiments auxquels il nous avait habitués. Pour une fois, c’est lui le guérisseur, sur qui tous les autres personnages comptent : le dispatcheur de SOS Médecins qui crépite dans sa radio, la vieille dame du douzième étage qui fait une crise d’angoisse à 3 heures du matin, sa famille, ses amis… Tel un vampire, dont il semble partager l’immortalité, Mickaël veille sur la ville endormie. À l’humanisme et à la solidarité chorale d’un Thomas Lilti (Hippocrate), le réalisateur de Médecin de nuit préfère le romanesque du polar urbain américain. Trois mesures d’After Hours pour la guigne nocturne, mafia de l’Est incluse, et deux comprimés de Bad Lieutenant pour la double vie entre drogue et rédemption. Scorsese et Ferrara midi et soir, on a connu pire traitement.
Jérémie Couston (Télérama)
Le spectateur est immergé dans la tournée nocturne de Mickael, médecin à Paris : les rencontres, les doutes de cet homme doux et indécis sont exposés le temps d'une nuit, entre documentaire et drame. Le personnage côtoie aussi bien le Paris interlope que les personnes malades, souffrantes, les âmes angoissées... et va à la rencontre de solitudes touchantes. La qualité des images de nuit dans Paris est remarquable d'authenticité, et l'on ressent des bouffées de nostalgie pour avoir vécu soi-même à Paris...
Vu en mai 2023 (Arte)
Tags : Médecin de nuit, Elie Wajeman, Paris
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