• Trois jours à Oran

     

    Trois jours à Oran
     

    Trois jours à Oran

     

    Trois jours à Oran / Anne Plantagenet.- Paris : Stock, 2014 (Collection La bleue) 

     

     

     

     

     

    J’ai toujours su qu’un jour il faudrait que j’aille en Algérie.
    Je suis fille, petite-fille, arrière-petite-fille de piedsnoirs. Enfant, j’en étais fière, ensuite j’en ai eu honte. Longtemps je me suis trouvée là, entre ces deux rives. Et la relation complexe, douloureuse, que j’entretenais avec mes racines a dirigé ma vie malgré moi, dicté mes choix.
    Quand ma grand-mère est morte, j’ai pensé que ce jour était arrivé.
    Le 15 septembre 2005, j’ai embarqué avec mon père sur un vol à destination d’Oran. J’ignorais ce que nous allions trouver là-bas, si la maison où il était né existait encore, comment nous serions accueillis. J’ignorais surtout si ce voyage, dont j’attendais beaucoup et que j’ai forcé mon père à accomplir avec moi, serait une victoire, ou une erreur. Il y avait un risque. Je l’ai pris.

    présentation de l'éditeur


     Articles au fil de la presse...

     

    La grand-mère d'Anne Plantagenet, Antoinette Montoya, refusait catégoriquement de retourner en Algérie. Pied-noir, elle ne fréquentait pas l'amicale des anciens d'Oranie, ni aucune des personnes qu'elle avait connues là-bas. Antoinette était fière, élégante, raciste, avec un sacré caractère qui impressionnait tout le monde. Aujourd'hui, Antoinette est morte, et Anne se rend avec son père dans ce pays qu'elle ne connaît pas. Il y eut trop de silences, trop de déni, elle veut voir et savoir. Commence un retour aux sources, une confrontation entre le rêve, le mensonge et la réalité. Ce départ est aussi, pour la jeune femme, une manière de faire le ménage dans son esprit et dans sa vie personnelle chaotique.

    Contrairement à d'autres récits où la nostalgie prend toute sa place, Trois Jours à Oran n'est pas une promenade dans les décombres du passé ou un pèlerinage douloureux – car « on n'est pas égaux devant l'exil », souligne Anne Plantagenet, en contemplant son père qui cherche fébrilement la ferme de son enfance. Il s'agit d'une réflexion charnelle sur la valeur du souvenir, la différence entre l'histoire officielle et l'héritage familial, la fierté et la honte. C'est aussi, pour la narratrice, une façon d'entrer dans les photos sépia du salon de sa grand-mère et de trouver enfin l'apaisement.


     

    Quelques informations insolites parsèment le récit : misserghin, petit village non loin d'Oran, où vivait la famille Montoya, est aussi le lieu où fut enterré le père Clément, découvreur de la clémentine (croisement entre l'orange amère et la mandarine). Belles descriptions d'Oran (rue Condorcet où vivait le père de la romancière).

    Lu en décembre 2018 (collection Médiathèque de Labarthe sur Lèze, Marianne)

     

    Tags Tags : ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :