• Une année chez les Français

    Roman

    Une année ches les Français / Fouad Laroui

    Editions Pocket, 2011 (initialement publié chez Julliard en 2010) 

     

     

     

     

     

     

     

    1969 : les Américains marchent sur la Lune. Mehdi, 10 ans, débarque au lycée Lyautey de Casablanca où son instituteur, impressionné par son intelligence et sa boulimie de lecture, lui a obtenu une bourse. Loin de son village de l’Atlas, Mehdi pense être un membre de l’équipage d’Apollo découvrant une planète inconnue : qui sont ces Français qui vivent dans le luxe, adorent les choses immangeables, parlent sans pudeur et lui manifestent un tel intérêt ? Durant une année scolaire animée par une galerie de personnages surprenants, l’histoire émouvante d’un enfant propulsé dans un univers aux antipodes de celui de sa famille. (présentation de l'éditeur)

     

     lu en novembre 2016 (collection personnelle)

    Mehdi Khatib, jeune garçon de 11 ans vivant à Béni Mellal dans l'atmosphère post-protéctorat, brillant écolier féru de lecture, soutenu par son enseignant, obtient une bourse afin de poursuivre ses études dans le prestigieux lycée français de Casablanca. Cet enfant vit à travers les romans classiques destinés à la jeunesse qu'il dévore. Ses modèles sont donc les personnages de la Comtesse de Ségur, et son expression orale est très influencée par le langage et les formules que l'écrivain emploie. Son immersion dans ce lycée où il va se trouver, interne de surcroît, va le plonger dans la découverte des autres : les Pieds-Noirs, la bourgeoisie marocaine, les Espagnols, les Français venus 'en coopération'. Le roman se déroule sur une année scolaire durant laquelle il va peu à peu trouver sa place, gagner l'estime du personnel du lycée. L'auteur réalise de beaux portraits des surveillants : Régnier l'anarchiste, Dumont le comédien cultivé, un peu dédaigneux... Tous développent une forme d'amitié pudique et virile avec le jeune écolier. Avec ses camarades, les liens sont plus difficiles à nouer. 

    La famille de l'enfant apparaît lointaine : le père semble avoir disparu sans que l'on ait vraiment expliqué à Mehdi ce qu'il était advenu. La vie familiale passée, le père admiré, soucieux de l'éducation de ses enfants : ces instants de onheur simple enfuis émaillent le récit. La mère, aimante, apparaîtra à la fin du roman, ainsi qu'un cousin qui prendra soin de lui, après quelques longs mois de solitude passés au lycée, éclairés par l'accueil dans la famille de son camarade Denis Berger.

    Le petit Mehdi, si attachant dans ses reflxions et sa candeur reste néanmoins une énigme : il comprend l'arabe, mais avec difficulté. Il semble partagé entre honte et fierté à propos de ses origines campagnardes. Au milieu du récit, alors qu'il feuillette un beau-livre présentant des reproductions de tableaux de Vincent VanGogh, il reste en arrêt devant les 'Vieux souliers' qui raniment un souvenir : son père offrant le gite à un clochard. Attablé dans la cuisine de Mme Berger, il reste pensif et son hôte se méprend sur les fameuses chaussures, creusant un abîme d'incompréhension qui va Une année chez les Françaisprofondémment blesser Mehdi.

     

     

     

     

    On perçoit la difficulté qu'éprouve l'enfant à vivre dans la culture 'européenne' dont il saisit avec brio les exigences (il achève son année 1er de sa classe) mais qui reste un monde très lointain pour sa famille. On devine qu'il sera un étudiant brillant (à l'image de l'auteur).

     

     

      

     

     


    Tags Tags : ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :