• Roman historique

    L'invention des ailes / Sue Monk Kidd

    Traduit de l'anglais (américain) par Laurence Kiefe, Editions 10/18.- 2016 

     

     

     

     

     

     

     

    Caroline du Sud, 1803. Fille d’une riche famille de Charleston, Sarah Grimké sait dès le plus jeune âge qu’elle veut faire de grandes choses dans sa vie. Lorsque pour ses onze ans sa mère lui offre la petite Handful comme esclave personnelle, Sarah se dresse contre les horribles pratiques de telles servilité et inégalité, convictions qu’elle va nourrir tout au long de sa vie. Mais les limites imposées aux femmes écrasent ses ambitions. Une belle amitié naît entre les deux fillettes, Sarah et Handful, qui aspirent toutes deux à s’échapper de l’enceinte étouffante de la maison Grimké. À travers les années, à travers de nombreux obstacles, elles deviennent des jeunes femmes avides de liberté et d’indépendance, qui se battent pour affirmer leur droit de vivre et se faire une place dans le monde. Une superbe ode à l’espoir et à l’audace, les destins entrecroisés de deux personnages inoubliables ! (présentation de l'éditeur)

     

     lu en juillet 2016 (collection personnelle)

    Récit à deux voix sous une forme proche du journal intime, cette histoire annonce les prémisses de la Guerre de sécession (1861-1865).

    Sarah Moore Grimké, naquit en 1792 dans une riche famille de planteurs de Charleston, Caroline du sud. Très jeune, elle éprouva un sentiment de culpabilité et d'impuissance envers les esclaves au service de la famille Grimké, assistant pétrifiée aux châtiments dont ils faisaient régulièrement l'objet. Elle voulut poursuivre des études juridiques, suivant en cela la voie de son père qui était lui-même juge mais celui-ci lui s'opposa fermement à son projet en dépit des prédispositions qu'elle montrait, parce qu'elle était née fille. 

    Hetty (Handful) est une jeune esclave 'offerte' à Sarah Grimké pour l'anniversaire de ses 11 ans. Hetty éprouvera rapidement le besoin de s'émanciper, d'abord par l'apprentissage de la lecture : secrètement, d'abord avec la complicité courageuse de Sarah Grimké, puis seule. La mère d'Hetty, esclave elle aussi, et dans la même famille (excellente couturière), transmettra à sa fille son histoire familiale et viatique, sans écrits, mais avec du fil et une aiguille : elle confectionnera au long des nuits un kilt qui présentera sa vie sous forme d'images comme autant de scènes ayant ponctué son existence.

     Hetty suivra de loin -elle conservera son statut d'esclave au grand dam de Sarah- l'engagement abolitionniste et féministe de sa maîtresse qui n'aura de cesse de s'affirmer, après qu'elle aura quitté le giron familial pour le nord et Philadelphie où elle pourra exprimer et défendre ses idées, en particulier chez les Quakers et au sein de l'American anti-slavery society, avec sa sœur Nina (Angelina). Elles témoignèrent de leur connaissance très précise des conditions de vie des esclaves dans les plantations du sud.

    L'auteur indique dans sa post-face s'être documentée sur la vie réelle de Sarah Grimké afin de bâtir son roman qui reste avant tout une fiction. Sarah et Angelina Grimké publièrent avec Theodore Dwight Weld American slavery as it is : testimony of a thousand witnesses en 1839 à New York. Cette compilation fut une source d'inspiration pour Harriet Beecher Stowe (La case de l'oncle Tom, 1852)

     

     

      

     

     


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