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    Un printemps à Tchernobyl
    Un printemps à Tchernobyl

    Un printemps à Tchernobyl / Emmanuel Lepage.- [Paris] : Futuropolis, 2012

     

     

     

     26 avril 1986. À Tchernobyl, le coeur du réacteur de la centrale nucléaire commence à fondre. Un nuage chargé de radionucléides parcourt des milliers de kilomètres. Sans que personne ne le sache… et ne s’en protège. C’est la plus grande catastrophe nucléaire du XXe siècle. Qui fera des dizaines de milliers de victimes. À cette époque, Emmanuel Lepage a 19 ans. Il regarde et écoute, incrédule, les informations à la télévision.

    22 ans plus tard, en avril 2008, il se rend à Tchernobyl pour rendre compte, par le texte et le dessin, de la vie des survivants et de leurs enfants sur des terres hautement contaminées. Quand il décide de partir là-bas, à la demande de l’association les Dessin’acteurs, Emmanuel a le sentiment de défier la mort. Quand il se retrouve dans le train qui le mène en Ukraine, où est située l’ancienne centrale, une question taraude son esprit : que suis-je venir faire ici ?

     présentation de l'éditeur

     

     Articles au fil de la presse et des blogs...

     

    Publié en 2012 chez Futuropolis, ce carnet d’un voyage à Tchernobyl, exécuté en bande dessinée par Emmanuel Lepage, constitue sans doute l’un des travaux les plus impressionnants existant sur l’après-catastrophe nucléaire contemporaine, n’étant surpassé, peut-être, que par le beau et glaçant de sobriété « Week-end à Pripiat » de Patrick Imbert.

    Le compte-rendu minutieux de cette résidence d’artiste destinée au témoignage, effectuée vingt-deux ans après la catastrophe de 1986, parvient à dégager, avec beaucoup d’honnêteté, le complexe entrelacement de données et de sensations entourant encore aujourd’hui le désastre nucléaire une fois, justement, « lâché dans la nature », ayant échappé à son confinement technologique : angoisse de la radiation, de la poussière et de la cellule mutante, matérialisée par le souci constant du dosimètre (angoisse qui était peut-être en soi la pièce centrale du « Fukushima – Dans la zone interdite » de William T. Vollmann en 2011) ; hommage paradoxal aux milliers de « nettoyeurs »  et « liquidateurs » sacrifiés pour éviter une catastrophe d’encore plus grande ampleur, lorsqu’il s’agit à l’époque de colmater tant bien que mal le réacteur fondu toujours terriblement menaçant ; réflexion sourde, désenchantée et ambiguë, tant chez les reporters français dessinateurs que chez les populations locales qui les accueillent, autour de la fin du communisme en Union Soviétique, symboliquement accélérée entre 1986 et 1991 par cette faillite technologique brutale intervenant au sein d’une faillite économique et politique alors presque inexorable, avec tous ses éléments de nostalgie pas si paradoxale, exprimée avec tant de justesse et de vérité par la Svetlana Alexievitch de « La fin de l’homme rouge » (2013), après justement son « La supplication » (1997), consacré aux habitants de Tchernobyl et de ses environs, et toujours interdit de nos jours en Biélorussie ; étrange malaise ressenti tout au long du séjour par les artistes français, se demandant par moments quel peut être le sens de leur action et de leur témoignage, confronté à la manière dont les Russes, Biélorusses et Ukrainiens du périmètre maudit vivent, meurent et s’accommodent comme ils le peuvent des résidus mortels de l’apocalypse localisée vécue ici.

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    L’une des réussites les plus exemplaires, et peut-être les surprenantes, de cette bande dessinée de témoignage est sa capacité, au-delà de la seule splendeur de ses images, à restituer vivement les deux paradoxes les plus puissants à l’œuvre dans ce que le philosophe et épistémologue Jean-Pierre Dupuy appelle la « métaphysique des catastrophes » (« Retour de Tchernobyl – Journal d’un homme en colère », 2006) : le contraste entre le péril permanent, mortel et invisible, qui demeure là, alors qu’une nature magnifique, livrée à elle-même en apparence, se développe avec fureur, d’une part, et l’écart entre la crainte, rationnelle ou irrationnelle, des visiteurs et la résignation légèrement fataliste des habitants confrontés au quotidien à un « Il faut bien vivre ici » qui semble dépasser l’entendement, d’autre part.

    Les droits de ce deuxième documentaire dessiné d’Emmanuel Lepage (après son « Les îles de la désolation », consacré en 2011 aux Terres australes et antarctiques françaises) ont été reversés à l’association « Enfants de Tchernobyl ». La BD « Les fleurs de Tchernobyl – Carnet de voyage en terre irradiée », qui constituait le résultat direct de la résidence (« Printemps à Tchernobyl » étant plutôt, d’une certaine manière, la mise en abîme de la résidence elle-même), publié en 2008, a été réédité fin 2012 dans une version revue et augmentée à la Boîte à Bulles.

    Avec ses immenses qualités, et même ses quelques défauts, ses paradoxes honnêtement livrés et ses naïvetés confrontées à la dureté et à la complexité du réel, cet album de 160 pages est sans doute l’un des plus réussis documentaires dessinés de ces dernières années.

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     Anthony Boyer, rue89 (nouvelobs.com)


    Emmanuel Lepage est né à Saint-Brieuc en 1966 et vit toujours en Bretagne. Sa vocation naît dès son enfance, marquée par la rencontre avec Jean-Claude Fournier, dessinateur de Spirou. Une partie de son œuvre manifeste un goût pour le voyage et l’aventure, tant pour la réalisation de carnets de voyage (BrésilAmerica, 2003) que pour des fictions (La Terre sans mal, scénario Anne Sibran, 1999) ou encore des documentaires (Australes – deux récits du bout du monde, 2011-2014). Un printemps à Tchernobyl est publié en même temps qu’un carnet de voyage intitulé Les Fleurs de Tchernobyl aux éditions La Boîte à bulle, dont les profits ont été reversés à l’association Les enfants de Tchernobyl.

    Résumé

    En 2008, l’auteur a décidé de rejoindre le collectif des Dessin’Acteurs [Une association militante qui vise à mener des actions concrètes pour publier des ouvrages dont les fonds sont collectés au profit des causes défendues] pour participer à une résidence d’artistes dans la zone interdite de Tchernobyl, en Ukraine, irradiée après l’explosion du réacteur nucléaire le 26 avril 1986. Emmanuel Lepage arrive dans le village de Voldarka, à 20 kilomètres de la zone interdite, où il résidera pendant plusieurs semaines. La découverte de Tchernobyl est celle d’une ville fantôme, avec des infrastructures modernes et des réacteurs encore inachevés. À chaque sortie à l’air libre, il faut se protéger et surveiller le dosimètre pour ne pas s’exposer trop dangereusement.  Les soirées fournissent des occasions de rencontrer la population locale, et comprendre combien leurs vies sont attachées à la présence du réacteur. Pauvres et sans illusions, ils n’imaginent pourtant pas vivre ailleurs et gardent une force morale à toute épreuve.

    Au fur et à mesure que les jours passent, Emmanuel Lepage découvre que le monde dans lequel il est plongé n’est pas uniformément empoisonné, d’abord parce que la joie de vivre des habitants rompt avec l’image funeste attendue, mais aussi parce la zone a été contaminée de façon aléatoire, laissant certains espaces purs. Les images en noir et blanc (lavis d’encre de chine ou aquarelle couleur sépia) laissent subitement place à des représentations colorées (craies et pastels de couleurs vives) de la nature en pleine zone radioactive, ce qui surprend et même met mal à l’aise l’auteur, qui voit son projet de témoignage de la catastrophe détourné malgré lui. La contamination est invisible, et si la résilience de la nature est spectaculaire, la menace d’un danger impalpable reste pesante. Ambiguë, l’expérience est ambigüe, elle relève tantôt de la survie en milieu hostile, tantôt de la robinsonnade insouciante. Loin d’être un voyage en enfer, elle se présente plutôt comme une rencontre avec la vie, dans ce qu’elle est de plus primitif, une énergie qui se déploie et croît sans espoir de devenir. Bien que relevant du genre documentaire, cette bande dessinée rejoint le récit initiatique.

    La présence de la question environnementale dans le texte :

    Les thèmes écologiques sont-ils centraux ou marginaux dans le texte ?

    Les conséquences de la catastrophe nucléaire constituent le point de départ de ce récit, qui se présente comme un témoignage du monde irradié. Mais la sensibilité écologique de cette BD est plus subtile que ne le serait une description d’un monde post-apocalyptique, car l’auteur, par l’observation attentive de son environnement, découvre un nouvel équilibre où cohabitent une nature préservée et une nature empoisonnée, qui sont si étroitement mêlées qu’il est difficile d’en trouver une juste représentation.

    Les événements liés à l’écologie sont-ils réels ou imaginaires ?

    La catastrophe de Tchernobyl est un événement réel qui demeure un traumatisme dans la mémoire collective. Emmanuel Lepage, qui a 20 ans au moment des faits, a lui-même été marqué par ce qu’il a pu en apprendre par les médias et à travers les discours politiques.

    Le texte et/ou les images font-ils apparaître des personnages assimilables à des figures typiques en lien avec l’écologie ?

    Non.

    Citation

    Planche double pages 112-113 : Une bande de six cases carrées en noir et blanc représentent l’auteur en train de dessiner en pleine forêt. Case 1 : « ce que j’ai face à moi, ce que je dessine n’est pas la vérité », case 2 : « Je ne vois pas le désastre, mais une explosion de couleurs resplendissantes. », case 3 : « Seul le compteur me dit :’C’est contaminé, ne reste pas là !’ », case 4 : « Comment dessiner l’invisible ? », case 5 : « J’avais imaginé dessiner des forêts noires, des arbres tordus, décharnés, étranges ou monstrueux… / J’avais mes craies noires, mes encres sombres, mes fusains… », case 6 : « Mais la couleur s’impose à moi. »

    En-dessous, pleine page, le dessin à la craie dans des couleurs vert acidulé, bleu, jaune des troncs de la forêt : « Mon dessin ne dit rien du réel. / Quelle étrangeté que de devoir représenter ce que je ne vois pas, ne ressens pas ! Mes sens me disent le contraire de ce que m’indique le dosimètre ! / Je suis pris de vertige. / Pripiat, ville désolée, colle à ce que j’imaginais de la catastrophe, correspond à l’image que je me faisais du désastre. / Mais ici, dans la zone ? Cette vibration subtile des couleurs couvre l’effroyable réalité qui se cache à mes yeux. / Dessiner, c’est soulever la surface du visible et je me sens impuissant. / Va pour Pripiat et ses rues vides et grises, mais les forêts bleues ? / Quoi, alors ? La beauté ? Comment ça, la beauté ? »

     

    ecolitt.univ-angers.fr

    Lorsque Frédéric Boyer, notre professeur de Français (en 1983, j'étais peut-être en 4e, j'avais 13 ans) nous demanda tout à trac de rédiger une petite dissertation ayant pour sujet "l'atome" je me souviens avoir été effleurée par l'envie d'écrire un texte à charge contre les dcéouvertes qui nous valent ces sinistres cheminées de refroiudissement d'où s'échappent des volutes de vapeur. Et puis j'ai eu peur d'apparaître rétrograde, j'avis eu des conversations avec mon père qui était plutôt confiant, si ma mémoire ne me trahit pas, dans cette technologie 'miraculeuse'. Alors j'ai écrit un devoir très tiède et tempéré, dans lequel je m'accommodais un peu vite du progrès... Avec le recul, je réalise que la catastrophe de Tchernobyl s'est déroulée 3 ans plus tard.

    Les planches d'Emmanuel Lepage, tout comme ce courageux projet de se rendre à Tchernobyl pour restituer l'innommable, 20 ans après le drame, au mépris des dangers, sont lumineuses, aussi bien que les rencontres humaines, et cette étonnante conclusion : la zone contaminée, condamnée, se couvre d'une végétation chatoyante : un paradis désormais perdu pour l'homme, trop fragile pour risquer de subir les puissantes radiations du césium 137,  du strontium 90 etc. disséminées partout.

    Lu le 10 octobre 2018 (mediathèque de Labarthe sur Lèze,  Marianne)

     

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  • Josey Wales hors-la-loi
    Josey Wales hors-la-loifilm

    (Western,  Etats-Unis, 1976, 135 min)

    Titre original : The Outlaw Josey Wales

    Réalisation : Clint Eastwood, assisté de James Fargo

    Scénario : Philip Kaufman et Sonia Chernus, d'après le roman The Rebel Outlaw : Josey Wales de Forrest Carter publié en 1973, réimprimé en 1975 sous le titre Gone to Texas

    Musique : Jerry Fielding

    Directeur de la photographie : Bruce Surtees Décors : Tambi Larsen

    Montage : Ferris Webster

    Production : Robert Daley, James Fargo et John G. Wilson

    Sociétés de production : Warner Bros., The Malpaso Company

    Société de distribution :  Warner Bros (États-Unis), Warner-Columbia Film (France)

    Avec... Clint Eastwood (VF : Jacques Deschamps) : Josey Wales, "Chief" Dan George (VF : Georges Atlas) : Lone Watie, Sondra Locke (VF : Brigitte Morisan) : Laura Lee, Bill McKinney (VF : Marc de Georgi) : Terrill, John Vernon (VF : Raoul Delfosse) : Fletcher, Paula Trueman (VF : Madeleine Damien) : grand-mère Sarah, Sam Bottoms (VF : Philippe Bellay) : Jamie, Geraldine Keams : Little Moonlight, Joyce Jameson (VF : Paule Emanuele) : Rosie, la chanteuse, Woodrow Parfrey : le bonimenteur, Sheb Wooley : Travis Cobb, Royal Dano (VF : Serge Sauvion) : Ten Spot, Matt Clark : Kelly, John Verros : Chato, Will Sampson : Ten Bears, Frank Schofield : le sénateur Lane, William O'Connell : Sim Carstairs, John Quade : le chef comanchero, John Russell : Bill Anderson, Buck Kartalian : le commerçant, Charles Tyner : Zukie Limmer, Len Lesser : Abe, Doug McGrath : Lige, Bruce M. Fischer : Yoke, John Mitchum : Al, John Davis Chandler : le premier chasseur de primes, Tom Roy Lowe : le second chasseur de primes, Madeleine Taylor Holmes : Grand-mère Hawkins, Clay Tanner : le premier Texas ranger, Bob Hoy : le second Texas ranger, Erik Holland : le sergent de l'armée de l'Union, Cissy Wellman : la femme de Josey, Kyle Eastwood : le fils de Josey (non crédité), Richard Farnsworth : un comanchero (non crédité)

     

    Synopsis

    À la fin de la guerre de Sécession Josey Wales cultive tranquillement son champ dans le Missouri quand les irréguliers nordistes du Kansas du capitaine Terrill surgissent, incendient son ranch, violent sa femme et massacrent sa famille. Une bande de partisans sudistes arrivant peu après, il la suit. Mais le Sud est vaincu et le sudiste Fletcher annonce une amnistie aux partisans qui déposeront les armes. En fait, c'est un piège : lors de la reddition, au moment où les partisans prêtent serment à l'Union, on les abat à la mitrailleuse. N'en réchappent que Josey Wales, qui avait refusé de se rendre (il est très méfiant, ce qui lui sauvera la vie plusieurs fois), et un jeune franc-tireur qui est d'ailleurs blessé. Josey Wales ayant dans l'affaire massacré un gros paquet de Nordistes, sa tête est mise à prix et un détachement nordiste commandé par Terrill et guidé par Fletcher (qui avait été trompé comme les autres mais connaît le tempérament vindicatif de Wales) le prend en chasse. Échappant aux battues, les fugitifs parviennent à traverser le Missouri puis à liquider deux imprudents qui espéraient les capturer et toucher la prime. Le jeune partisan meurt peu après et Josey Wales, se retrouvant seul, décide de se réfugier du côté du Texas.

    En cours de route, il s'adjoint malgré lui un vieux chef indien philosophe dépossédé par Washington, puis une jeune indienne rejetée par sa tribu et traitée en esclave par un trafiquant (abattant au passage deux trappeurs trop entreprenants), puis un chien galeux, puis une vieille femme et sa famille dont le fils, qui fut l'un des irréguliers du Kansas, mais a été tué par les francs-tireurs sudistes, possédait un ranch magnifique au Texas. Juste avant cette rencontre, Josey Wales abat quatre Nordistes hésitants (car il est devenu le tireur le plus célèbre de l'Ouest) qui ont eu la malchance de croiser son chemin et juste après il extermine toute une bande de comancheros venant de massacrer le convoi de la vieille dame. Celle-ci et sa petite-fille, Laura Lee sont les seuls survivantes. Tout ce petit monde arrive donc à destination : hélas, la ville est quasiment déserte (Josey Wales devra quand même encore y abattre un des deux chasseurs de primes qui l'y attendaient, le survivant ira chercher des renforts) car les habitants l'ont quittée à la suite de l'épuisement de sa mine d'argent ; ne reste qu'un saloon où l'on n'a plus rien à boire, où le joueur professionnel fait des réussites et où l'entraîneuse n'entraîne plus personne. Le ranch au milieu d'une clairière, au bord d'une rivière, solidement construit, les attend. La vieille dame prend possession des lieux et pour la première fois chacun a un foyer. Wales parvient à conclure un accord avec les Comanches voisins, et cela donne lieu à une jolie fête où Wales se laisse séduire par la douce Laura Lee. Bien qu'invité à rester, il préfère repartir. Mais Nordistes et chasseurs de primes, ayant uni leurs forces, l'attendent. Cette fois, cependant, Josey Wales sera aidé par tous ses compagnons devenus sa famille et la totalité de la troupe ennemie est exterminée. Terrill, le vilain Nordiste qui avait attaqué la ferme de Josey Wales au début, parvient seul à s'enfuir mais Wales le poursuit et manquant de munition l'éventre avec son propre sabre.

    Des rangers du Texas et Fletcher, arrivés également au village, s'entendent raconter par les piliers du saloon que Josey Wales a été tué dans une rixe au Mexique. L'affaire est donc close pour les autorités. Quant à Fletcher, qui n'est pas dupe, il fait semblant de ne pas reconnaître Josey Wales et repart. La guerre est finie.

     

    Dans la presse et au fil des blogs...

    Derniers jours de la guerre de Sécession. Josey Wales, fermier du Missouri, voit sa femme et son fils massacrés par des pillards nordistes. Il s’associe à des renégats sudistes pour se venger. Quand ceux-ci se rendent, il reste seul, tuant de sang-froid Tuniques bleues et chasseurs de primes lancés à ses trousses. Au gré de sa traversée amère d’Etats désunis, il ramasse des laissés-pour-compte. De quoi se réinventer une famille…

    Dans son premier western comme réalisateur, L’Homme des hautes plaines, East­wood était « l’étranger », un homme sans nom. Là, il s’ancre dans l’histoire (la guerre civile) et la géographie (plaines du Missouri, désert du Texas), se donne un nom, une famille, une maison. Pour Eastwood, on ne se débarrasse pas de ses cicatrices ni de celles de son pays. On peut même en devenir misanthrope — en témoignera Impitoyable. Ici, l’espoir subsiste encore d’un retour à la paix, à condition de prendre part, comme chez John Ford, à une communauté. Ce western, tourné un an après la fin du conflit au Vietnam, se clôt sur cette réplique : « Nous sommes tous un peu morts dans cette guerre. »

    Guillemette Odicino (Télérama)

    Vu en septembre 2018 (France 3) (Marianne)

     

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    Un homme heureux
    Un homme heureux

    Un homme heureux [titre original : Onnellinen mies] / Arto Paasilinna, trad. du finnois par Anne Colin du Terrail.- Paris : Gallimard, 2007 (Collection Folio)

     

     

     

     

    L'ingénieur Akseli Jaatinen a été chargé de construire un nouveau pont dans le village de Kuusmäki, à l'endroit même où, pendant la guerre civile de 1918, une sanglante bataille a opposé blancs et rouges – épisode dont la mémoire continue de diviser les habitants de la commune. 
    Dans ce milieu fermé, Jaatinen aura vite fait de s'attirer des inimitiés par ses méthodes peu conformistes. De bisbilles en provocations, les relations se tendent entre les notables locaux et le nouveau venu, qui se fait non seulement rosser et humilier, mais aussi finalement renvoyer de son poste d'ingénieur. Mais Jaatinen n'est pas homme à se laisser faire. Méthodiquement, il met en œuvre une diabolique vengeance dont ses persécuteurs se mordront amèrement les doigts… 
    Maître de la satire, Paasilina récidive avec Un homme heureux et offre une fable politique grinçante, mâtinée de western à la sauce finnoise, où il brocarde avec plaisir l'hypocrisie et le conformisme.

    présentation de l'éditeur


     Articles au fil de la presse...

     


     

     

     

    Roman atypique, satirique, relatant les tribulations d'un ingénieur en génie-civil dans un petit village au fin-fond de la Finlande (dans la même 'veine' que 'Le lièvre de Vatanen' du même auteur, qui narrait les aventures d'un journaliste en rupture de ban avec la société, qui s'essayait à toutes sortes de petits métiers de journalier, au gré de son voyage. Mais ici nous avons à faire à un ingénieur / entrepreneur très talentueux qu'aucune difficulté technique n'arrête, confronté à une  administration municipale frileuse et routinière. Les parallèles avec ce que nous pouvons connaître des administrations locales en France sont amusants.

    Lu en septembre 2018 (collection personnelle Marianne)

     

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  • Les nouveaux sauvages
    Les nouveaux sauvages

    Film à sketches

    Comédie dramatique, titre original : Relatos salvajes, titre international : Wild Tales, Argentine, Espagne, 2014, 122 min)

    Réalisateur : Damián Szifrón

    Scénario: Damián Szifrón

    Direction artistique : María Clara Notari

    Costumes : Ruth Fischerman

    Montage : Pablo Barbieri Carrera et Damián Szifrón

    Musique : Gustavo Santaolalla

    Photographie : Javier Julia

    Production : Agustín Almodóvar, Pedro Almodóvar, Esther García, Matías Mosteirín et Hugo Sigman

    Sociétés de production : El Deseo, Kramer and Sigman Films et Telefe

    Sociétés de distribution : Warner Bros.

    Avec... Ricardo Darín : Simón Fisher, Leonardo Sbaraglia : Diego Iturralde, Darío Grandinetti : Salgado, Érica Rivas : Romina, Nancy Dupláa : Victoria, María Onetto : Helena

     

    Synopsis

    Des histoires mordantes sur l'Argentine d'aujourd'hui, où les personnages sont confrontés à des situations qui leur font perdre leurs repères. Dans un avion, deux passagers découvrent qu'ils ont une connaissance en commun ; au restaurant, la serveuse reconnaît un courtier qui a provoqué la ruine de son père ; deux automobilistes s'insultent sur la route ; un père de famille dont la voiture part en fourrière se rebelle ; le fils d'une riche famille renverse une femme enceinte alors qu'il est au volant ; le jour de son mariage, une femme découvre que son mari l'a trompée avec une femme présente à la cérémonie...

    Six récits sur le thème de la vengeance se succèdent :

    Pasternak

    Un homme et une femme font connaissance dans un avion et découvrent qu'ils connaissent tous les deux un jeune homme nommé Gabriel Pasternak. La femme a été sa petite amie et l'a plaqué ; l'homme a été son professeur de musique et a écrit une critique très négative de son travail de musicien. Petit à petit, les autres passagers du vol découvrent qu'ils sont tous reliés à Pasternak et qu'ils lui ont été désagréables, d'une manière ou d'une autre. Une hôtesse de l'air révèle que celui-ci n'est autre que le chef de cabine du vol et qu'il vient de s'enfermer dans le cockpit. Le vol est un piège organisé par ce même jeune homme, qui est psychologiquement fragile et qui a prémédité de régler ses comptes avec tous ceux qui lui ont nui jusqu'à ce jour. Les passagers et l’équipage essaient en vain de forcer la porte du cockpit. Dans le dernier plan du récit, l'avion s'écrase sur la maison de ses parents3.

     Mort aux rats (Las ratas)

    Un homme politique, entrepreneur immobilier, arrive dans un restaurant. La serveuse le reconnaît : c'est Cuenca, le responsable de scandales financiers qui entraînèrent le suicide de son père. La cuisinière, une ancienne détenue, lui suggère de lui servir de la mort aux rats. Devant son refus, elle met elle-même le poison dans le plat destiné à Cuenca. Alors que survient Alexis, le fils de Cuenca, qui commence à goûter à la nourriture, la serveuse affolée veut retirer le plat et déclenche une réaction violente de Cuenca qui la frappe, avant de s'effondrer, tué de plusieurs coups de couteau par la cuisinière. Celle-ci finit arrêtée par la police alors qu'Alexis s'en sort après avoir vomi ce qu'il avait mangé.

     La loi du plus fort (El más fuerte)

    Diego roule sur une route déserte d'Argentine dans une berline de luxe, quand il est bloqué par une vieille guimbarde qui l'empêche de dépasser. Quand il y parvient enfin, il insulte son conducteur au passage. Peu après, un de ses pneus crève et il doit s'arrêter sur le bas-côté pour changer la roue. Peu après, arrive l'homme qu'il avait insulté, qui s'arrête devant lui et commence à frapper sa belle voiture un peu partout et à déféquer sur le pare-brise devant Diego réfugié à l'intérieur. N'en pouvant plus, ce dernier finit par démarrer pour percuter la voiture de son agresseur, la précipitant dans la rivière. L'homme réussit à en sortir, Diego le poursuit pour l'écraser, quand la roue de secours, qu'il n'a pas eu le temps de resserrer, lâche et le fait chuter à son tour dans la rivière. L'homme cherche à mettre le feu à la voiture en allumant une mèche plongée dans le réservoir, mais Diego le retient et l'autre tente alors désespérément d'éteindre la mèche. L'explosion qui suit les laisse tous deux carbonisés et enlacés tendrement dans la voiture... Les secours que Diego avait appelés concluent qu'il s'agit probablement d'un crime à motif passionnel.

     La bombe (Bombita)

    Simón, ingénieur expert en explosifs, voit sa voiture mise en fourrière. Estimant que c'est une injustice, il essaie de discuter, alors qu'il a promis d'arriver à l'heure à l'anniversaire de sa fille, mais se heurte à une bureaucratie inflexible et finit par payer. Irritée par son retard et son habitude de traiter ses propres problèmes avant les activités familiales, sa femme provoque une scène de ménage et demande le divorce. Le lendemain, Simón essaie de faire annuler l'amende à la mairie, sans succès, s'énerve et finit par casser la vitre du guichet avec un extincteur. L'affaire fait les gros titres, il en perd son travail et la garde de sa fille. On voit également ses tentatives infructueuses d’obtenir un nouveau travail, à cause de sa mauvaise réputation. Après avoir dû à nouveau récupérer sa voiture à la fourrière, il la bourre d'explosifs et la stationne à un endroit où il sait qu'elle sera enlevée. L'explosion dans la fourrière fait grand bruit dans les médias et Simón « la bombe », héros de la lutte contre la bureaucratie, devient un héros sur les réseaux sociaux. Le récit s'achève en prison, alors que sa femme et sa fille apportent un gâteau d'anniversaire à Simón, joyeusement célébré par ses codétenus.

     La proposition (La propuesta)

    Santiago réveille son père au petit matin affolé parce qu'il vient de renverser mortellement une femme enceinte et de prendre la fuite. La famille est riche et, pour éviter la prison à Santiago, son père et son avocat proposent à leur chauffeur une somme d'argent importante pour assumer la responsabilité de l'accident. L'enquêteur se laisse corrompre par l'avocat ; le père découvre furieux que l'avocat lui-même a prévu de se servir copieusement au passage sur la part de l'enquêteur. Tous finissent par tomber d'accord, mais le faux coupable, victime d'un lynchage médiatique, et mal protégé par la police finit assassiné à coups de marteau par le mari de la victime en sortant de la maison...

     Jusqu'à ce que la mort nous sépare (Hasta que la muerte nos separe)

    Romina et Ariel fêtent leur mariage dans un grand hôtel de Buenos Aires. Soudain, Romina découvre qu'Ariel la trompe avec une collègue, invitée à la noce. S'ensuit un mélodrame échevelé où Ariel, recherchant sa femme, la trouve sur le toit de l'hôtel en plein acte de vengeance dans les bras d'un cuisinier. Romina promet à Ariel une vie infernale et de lui refuser le divorce, puis revient à la fête où elle s'en prend à la maîtresse d'Ariel et la fracasse contre un miroir. Ariel fond en sanglots et sa mère s'écharpe avec Romina. En état de choc, Romina et Ariel transcendent leur colère dans une danse passionnelle jusqu'à entamer une relation sexuelle devant leurs invités qui finissent par quitter les lieux...

     

    Dans la presse et au fil des blogs...

    | Genre : les petits monstres.

    Une suite de sketchs sur des pétages de plombs, avec quelques références pour cinéphiles : l’un des épisodes évoque Duel, de Spielberg, un autre est une variation burlesque sur l’un des films les moins connus de Nuri Bilge Ceylan, Les Trois Singes. Mais tout, jusqu’au titre, prétend rappeler la comédie italienne de jadis. Problème : si les histoires sont caustiques à souhait pour la plupart, elles sont médiocrement filmées. Pis que tout : le réalisateur, qui se voudrait truculent, ne l’est pas…

    On aura tout de même de l’indulgence pour l’histoire du brave type qui sombre dans la délinquance par la faute d’une voiture mal garée et de la bêtise de fonctionnaires particulièrement bornés. Mais c’est, de loin, le prologue qui est le plus drôle. Dans un avion, un critique musical quinquagénaire drague une top model. Ils se découvrent une connaissance commune : lui a laminé cet homme lors d’un examen, elle l’a trompé avec son meilleur ami qui, quelle coïncidence, fait partie du vol… Peu à peu, comme dans un roman d’Agatha Christie, on réalise que tous les passagers ont eu affaire à cet individu qui, en pleine crise, les a réunis. C’est affreux, suave et méchant. Impla­cable comme la fatalité en marche.

    Pierre Murat (Télérama)


    Coproduit par les frères Almodóvar, ce film argentin renoue brillamment avec la tradition des films à sketches. Il n’est pas sans rappeler Les Monstres de Dino Risi. Les six histoires qui composent Les Nouveaux Sauvages mettent en relief les travers de la société et de la nature humaine. La colère, le désir de vengeance, la corruption, l’abus de pouvoir sont la cause de situations qui dégénèrent en drames et c’est d’autant plus frappant que le point de départ n’a parfois qu’une importance très relative. Sur ce plan, le sketch de l’ingénieur Bombita est l’un des plus savoureux car on le voir partir en guerre et détruire sa vie pour finalement peu de choses. Cinq des six sketches sont ainsi basés sur des réactions (très) excessives, sur des personnages qui « pètent les plombs ». La forme est tout autant enthousiasmante : Damián Szifron, qui a écrit lui-même le scénario, en maitrise parfaitement le déroulement et l’image est vraiment très belle, surtout dans la composition des plans. Le film fut un immense succès en Argentine et ailleurs, il fut même nominé aux Oscars. Les Nouveaux Sauvages est un film savoureux.

     

    Les Nouveaux Sauvages
    María Marull dans le sketch « Pasternak » de Les Nouveaux Sauvages de Damián Szifron.
    >> Dans un avion, les passagers réalisent qu’ils ont un étrange point commun…

    Les Nouveaux Sauvages
    Julieta Zylberberg et Rita Cortese dans le sketch « Les Rats » de Les Nouveaux Sauvages de Damián Szifron.
    >> La serveuse d’un restaurant reconnait un mafieux qui a détruit sa famille. La cuisinière propose une solution plutôt radicale…

    Les Nouveaux Sauvages
    Water Donado et Leonardo Sbaraglia dans le sketch « La Route de l’enfer » de Les Nouveaux Sauvages de Damián Szifron.
    >> Sur la route, des petits incidents peuvent dégénérer… vraiment.

    Les Nouveaux Sauvages
    Ricardo Darín (au centre) dans le sketch « Bombita » de Les Nouveaux Sauvages de Damián Szifron.
    >> Un ingénieur ne supporte pas que sa voiture ait été mise en fourrière…

    Les Nouveaux Sauvages
    Osmar Núñez, Diego Velazquez et Oscar Martínez dans le sketch « La Proposition » de Les Nouveaux Sauvagesde Damián Szifron.
    >> Le fils d’un bourgeois aisé a renversé une femme enceinte. Pour protéger sa famille, le père va proposer un arrangement très particulier…

    Les Nouveaux Sauvages
    Erica Rivas dans le sketch « Jusqu’à ce que la mort nous sépare » de Les Nouveaux Sauvages de Damián Szifron.
    >> Quand la jalousie s’invite à un mariage, le résultat peut être passablement explosif…

    Les Nouveaux Sauvages
    Superbe plan : Erica Rivas et Marcelo Pozzi dans le sketch « Jusqu’à ce que la mort nous sépare » de Les Nouveaux Sauvages de Damián Szifron.

    films.blog.lemonde.fr : L'oeil sur l'écran

     

    Vu en septembre 2018 (Arte) (Marianne)

     

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  • Illettré
    Illettrétéléfilm

    (Drame social,  France, 2017, 85 min)

    Réalisateur : Jean-Pierre Améris

    Scénario, dialogues, adaptation: Murielle Magellan, d'après l'oeuvre de Cécile Ladjali

    Assistant réalisateur : Nicola Smlynarczyk

    Producteurs : Sophie Révil et Denis Carot

    Société de production : Escazal films, France télévisions

    Distributeur France : France 3

    Avec... Kévin Azaïs (Léo Cramps), Sabrina Ouazani (Nora Daoud), Annie Cordy (Adélaide Perez, la grand-mère de Kévin), Xavier Mathieu (le collègue et ami de Kévin), Florence Huige, Violaine Fumeau

     

    Synopsis

    Léo Cramps (Kévin Azaïs), la trentaine, est illettré. Un secret qu’il porte comme un fardeau. Un jour, n’ayant pas su lire des consignes, il est victime d’un accident à l’usine où il est ouvrier. Immobilisé, il rencontre sa voisine Nora Daoud (Sabrina Ouazani), infirmière et mère célibataire passionnée de lecture. Elle va le soigner, découvrir son secret et lui donner l’envie, la force d’apprendre et de surmonter sa différence. Mais est-elle vraiment prête à accepter sa différence ? Et Léo à la surmonter ?

     

    Dans la presse et au fil des blogs...

    L’illettrisme, un handicap invisible

    “L’illettrisme qualifie la situation de personnes âgées de plus de seize ans qui, bien qu’ayant été scolarisées en France, n’ont pas acquis une maîtrise suffisante de la lecture, de l’écriture, du calcul et des autres compétences de base pour être autonomes dans les situations simples de la vie courante”. En France, 2 500 000 personnes sont dans cette situation, soit 7% de la population. Ce sont donc ces statistiques qu’ont cherché à rendre concret et humain la romancière Cécile Ladjali puis le réalisateur Jean-Pierre Améris et la scénariste Murielle Magellan.

    Illettré : surmonter la peur des mots

    Adapté du roman éponyme de Cécile Ladjali publié en 2016 aux Editions Actes Sud, le téléfilm Illettré nous décrit donc la souffrance au quotidien d’un jeune ouvrier illettré. Et pourtant, ce ne sont pas les soutiens qui manquent autour de lui, entre l’assistante sociale qui lui propose de l’inscrire à une formation pour apprendre à lire, le collègue ouvrier prêt à se battre pour le réintégrer dans l’usine suite à son licenciement à cause de cet handicap ou la jeune infirmière prête à lui apprendre à lire. Le problème, et que l’unitaire fiction Illettré montre très bien, est que c’est la honte qui prédomine chez le protagoniste face à ce qui l’handicape au quotidien. Il préfère ainsi cacher son illettrisme aux autres plutôt que d’essayer d’apprendre à lire et à écrire. Mais élevé avec amour par une grand-mère analphabète qui cache aussi son handicap aux autres, comment reprendre confiance en soi et surmonter sa peur des mots ?

     

    Un joli téléfilm sociétal

    Lors du tournage du côté de Marseille et ses environs, le réalisateur Jean-Pierre Améris et le directeur de la photographie Pierre Milon ont adopté une lumière solaire, qui instille une note d’espoir tout le long du téléfilm, et une image réaliste, qui flirte même avec le documentaire dans les scènes d’usine ou dans celles de la “salle de classe” où de très beaux gros plans viennent recueillir les témoignages poignants d’illettrés.

    Côté casting, l’acteur Kevin Azaïs incarne parfaitement ce jeune ouvrier à la colère rentré car impuissant face à son handicap. A ses côtés, la comédienne Sabrina Ouazani est la jeune infirmière pleine de vie qui s’attache à lui et tente de l’aider à sortir de son isolement tandis que l’actrice Annie Cordy campe la grand-mère malade et aimante. Enfin, la musique qui accompagne avec parcimonie et délicatesse le parcours du protagoniste a été composée par Quentin Sirjacq.

    Bref, Illettré est un joli téléfilm de société qui nous fait prendre conscience de ce que vivent au quotidien les personnes souffrant de l’illettrisme et qu’il est important de continuer d’agir contre cet handicap culturel.

    Bullesdeculture.com

    Vu en septembre 2018 (France 3) (Marianne)

     

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